Exposition
Oui, je le veux !
05.09 - 15.12.2024 / 00h - 00h
LA PHOTOGRAPHIE DE MARIAGE
Du 5 septembre au 15 décembre 2024
Vernissage le mercredi 4 septembre 2024 à 18h30
Si le monde de la photographie était divisé en castes, la plus basse serait occupée par la photographie de mariage. La jugeant trop commerciale, trop évidente et pas suffisamment intellectuelle, les photographes « artistiques » ont tendance à mépriser la photographie de mariage.
Pourtant, s’il est un seul jour dans une vie où la plupart des gens font appel à un·e photographe professionnel·le, c’est bel et bien à l’occasion de leur mariage. Il s’agit par conséquent de l’une des branches les plus actives et florissantes du milieu de la photographie. Sur le terrain, anticipant au mieux les attentes toujours plus exigeantes des marié·e·s, les photographes de mariage sont les premier·e·s à expérimenter de nouvelles techniques, à lancer de nouvelles tendances esthétiques et à tester les tout derniers équipements disponibles sur le marché. Ils et elles y développent des talents de reporters, de portraitistes, de photographes de mode – avec des modèles imposé·e·s – et de photographes de publicité, avec des horaires auxquels ils et elles doivent s’adapter.
Plus important encore, les photographes de mariage produisent des mémoires personnelles et collectives reflétant fidèlement la diversité des sociétés dans lesquelles ils et elles opèrent. Toutes et tous font ainsi de leur activité et du rituel du mariage un puissant révélateur de cultures.
Pour l’exposition Oui, je le veux !, le curateur et photographe Paolo Woods a sélectionné les travaux de photographes de mariage de quatre continents et issu·e·s de différentes époques. Chacun·e à sa manière célèbre avec brio les marié·e·s.
Paolo Woods est photographe et réalisateur néerlando-canadien, basé en Italie. Il se consacre aux projets au long cours qui mêlent la photographie au texte. En 2021, avec le journaliste Arnaud Robert, il présentait à La Ferme des Tilleuls l’exposition Happy Pills, une enquête réalisée durant cinq ans autour de la consommation de médicaments dans le monde.
Auteur de huit livres, son travail a été publié par les titres les plus prestigieux, du National Geographic au Guardian. Il a été exposé dans le monde entier et a fondé le collectif Riverboom. Depuis 2022, il est également le directeur artistique du festival Cortona on the Move, situé au sud de Florence. L’exposition « I DO » (Oui, je le veux !), dont il est le curateur, y a été présentée pour la première fois en 2022, avant d’être exportée en 2024 à Hambourg (Stiftung Historische Museen Hamburg) et en Suisse à La Ferme des Tilleuls.
Basée à Riyad, Manal Alhumeed explore la part féminine du mariage saoudien traditionnel et luxueux. En raison de règles interdisant de montrer le visage des femmes, la photographe procède à un caviardage artistique et doré de ses clichés, une pratique qui rend les mariées méconnaissables.
Partageant son temps entre la Suisse et Haïti, son pays d’adoption, la photographe Valérie Baeriswyl se plonge avec amour et empathie au cœur des mariages qu’elle photographie ici et là-bas. Elle fait de cette cérémonie un prisme à travers lequel observer nos sociétés.
Enoch Boateng et son frère Maxwell Aggrey sont des stars au Ghana où ils gèrent Focus and Blur avec plus de 300K followers sur Instagram. On y découvre des jeunes mariés photographiés en tenue traditionnelle, mais aussi en ce qu’on appelle à Accra le « mariage blanc », soit une tenue de cérémonie occidentale.
Juan de la Cruz Megías Mondéjar fut très actif dans les années 80 et 90 dans le sud de l’Espagne. Ses photographies de mariage candides témoignent d’une époque où son pays oscillait entre un passé conservateur et une modernité précaire.
Lindsay Ladd photographie des mariages gays et queer à Philadelphie (USA). Son approche consiste à « raconter des histoires d’amour LGBTQIA, mettre en lumière la beauté des personnes trans et non conformes au genre, et faire naître la confiance intérieure chez les personnes dont l’amour est bafoué. »
Oreste Pipolo (1949-2015) était le maître du mariage napolitain classique et fièrement tape-à-l’œil. Cette institution est aujourd’hui perpétuée par ses deux filles Miriam et Ivana dans le sud de l’Italie.
A la tête d’un studio prospère à Mumbai (Inde), le couple Sam & Ekta s’inscrit dans un courant récent de la photographie de mariage, plus proche du reportage. Leur travail souligne notamment le rôle que joue la famille dans la société indienne.
Le Français Thomas Sauvin est à la tête du projet Beijing Silvermine, une archive d’un demi-million de négatifs récupérés dans une usine de recyclage à Pékin. L’installation Until Death Do Us Part (Jusqu’à ce que la mort nous sépare) se concentre sur le rôle inattendu des cigarettes dans les mariages chinois.
© Valérie Baeriswyl
© Juan de la Cruz Megías
© Manal Alhumeed
© Focus and Blur